Comment créer une atmosphère fantastique ?
Comment créer une atmosphère fantastique en une seule page ? Suivez le guide ! Aujourd’hui, c’est Edgar Allan Poe dans “La Chute de la maison Usher” qui nous fait la leçon…
Utilise les métaphores filées
Poe utilise des métaphores filées empruntées au champ lexical de la lourdeur et de l’oppression pour construire patiemment un sentiment de menace dès les premières lignes. Comme un chasseur guettant sa proie calmement, Poe tisse une atmosphère propice à la frayeur, jalon après jalon, grâce à la progression lente et inexorable des images filées. Une araignée dans sa toile symbolique.
Crée une géographie sensible
EAP n’a de cesse de projeter sur la géographie environnante les émotions morbides, inquiètes et tourmentées de son personnage principal (dont, notons-le, l’identité n’est jamais connue…) afin de matérialiser l’angoisse subjective en un réel tangible.
Personnifie les éléments-clés
Les objets et les lieux essentiels de l’histoire sont personnifiés : ici, la fameuse Maison Usher, centre névralgique de l’action et corps rocheux de Rodrick Usher, est dotée de yeux et de chair. C’est une maison humaine, douée de conscience et par conséquent de pulsions. Elle incarne tout à la fois le refuge et la menace. Une dualité qui porte en elle-même cette “inquiétante étrangeté “ (le “unheimlich” de Todorov) si chère au genre fantastique : une maison qui semble respirer, c’est déjà la brèche dans la toile du réel, la béance propice à l’émergence du surnaturel.
Fais douter ton personnage
Le personnage principal doute, d’emblée les questions l’assaillent. Elles ne sont pas anodines : elles ont pour fonction première non pas tant de cerner l’inconnu qu’elles soulèvent précisément, mais plutôt d’interroger la véracité de l’expérience elle-même. Suis-je en train de vivre ce que je vis ? Est-ce bien réel ? Car douter est le premier levier pour que jaillisse l’horreur du fantastique.
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